C’est une exposition lecture débat qui renoue avec la tradition du café littéraire.
Tout commence dès l’arrivée du public. Nous le prenons en charge à son arrivée et nous lui faisons visiter l’exposition composée de 83 cadres, d’une dizaine de livres rares et quelques objets particuliers.
Bien sûr ces documents présentés parlent de l’auteur, de son œuvre, de ses amis artistes, de et du Transsibérien. Tout en donnant bien des éléments concrets sur l’auteur, ils sont prétextes à un premier échange. Avant de repartir vers les nouveaux arrivants chacun est invité à prendre un verre,un café.
Quand tout le monde est là la lecture commence, un long voyage de 30 minutes au fil des lignes de La Prose du Transsibérien. Puis nous brisons le silence qui suit toujours ce tourbillon de mots, d’images, parlons de notre voyage en Transsibérien, de l’auteur, le dialogue s’installe et les heures passent.
En ce temps-là j'étais en mon adolescence.
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance. J'étais à 16.000 lieues du lieu de ma naissance. J'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares. Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours car mon adolescence était si ardente et si folle Que mon coeur, tour à tour, brûlait comme le temple d'Éphèse ou comme la Place Rouge de Moscou Quand le soleil se couche.
Il s’agit là des premières lignes de La Prose du Transsibérien et de la petite Jéhanne de France, ce texte qui fit basculer la poésie dans le XXème. Sachez que l’original était présentée sur un dépliant de 2 mètres de haut. La typographie des paragraphes était en accord avec le sens, et des illustrations de Sonia Delaunay parsemaient le document. Cette écriture “ simultanée” allié à la modernité du propos publié dès 1913 continu encore de nos jours à produire les chocs et rebondissements auxquels Cendrars fait allusion dans son poème. |